Réinvestir les toits

Carolina Foïs : Comment avez-vous donné forme à ce continuum paysagé?
Thomas Boucher : L'idée de ce continuum paysagé vient du concept de ville-paysage. Un paysage puissant est capable de structurer la ville durablement, de lui donner une identité singulière. La matérialisation de cette ville-paysage n'est possible que si elle réalisé à une certaine échelle. Elle constitue un contrepoint au caractère hétéroclite, hétérogène, voire disparate de la ville contemporaine. C'est donc à l'échelle du parc et à l'échelle de tous les îlots que nous avons conjugué nos efforts pour fabriquer ce nouveau paradigme de ville ou, peut-être, réactualiser une manière de faire la ville à partir des espaces ouverts. Pour l'îlot n°08, j'ai cherché à fabriquer un jardin qui renvoie au paysage d'une colline belvédère en surplomb sur le grand paysage, surmonté d'un bosquet de pins.

Il est important de déployer un paysage et son imaginaire. Par le dessin du parcours et le jeu des vues créées, la mise en scène des cadrages qui estompent les limites, l'installation de filtres arborés, les jeux d'ombres et de lumières, de senteurs et de fragrances, par la manière de sculpter les espaces dans un rapport kinesthésique et par les différences ambiances, le jardin prodigue une richesse de sensations présente dans un grand paysage.

Spécifications